Essayons de tirer les leçons de notre présent pour préparer notre futur ?
Nous vous proposons de contribuer par vos écrits nous faire réfléchir sur les possibilités qui soffriraient à nous si nous utilisions notre imagination.
Liste des contributions :
Pour un "Groupe des Cent" !
La transversalité du "Groupe des Dix" initié par Robert Buron en 1968 et auquel Henri Laborit participa refait surface de manière surprenante depuis quelques temps. "Réfléchir systémique" ne peut se limiter à mettre uniquement en évidence les frontières géographiques ou politiques, de nouvelles frontières se sont établies à mesure que les nations se diluent dans le mondialisme... Bien moins lisibles mais encore plus filtrantes pour isoler et protéger les dominants dans nos sociétés. Nous vous conseillons donc la (re)lecture du livre de Brigitte Chamak "Le Groupe des Dix" (Les Editions du Rocher, 1997).On peut espérer que ce qui n'a pas pu fonctionner dans les années 70, vouloir transformer la société en s'adressant aux politiques pour les amener à raisonner systémique et transversal, puisse être possible grâce à internet, en changeant d'interlocuteurs et d'imaginer un "Groupe des Cent" composé de "polyconceptualistes" prêts à ouvrir à tous l'information qu'ils ont acquise afin d'amorcer une éducation généralisée à une vision systémique de la politique...
Définir un PGCD sociétal
Beaucoup de dissidences (non-orthodoxie par rapport aux pouvoirs en place) préparent lavenir en établissant des priorités : écologie, écriture des règles démocratiques, etc.Comment ne pas sinterroger sur la finalité de ces démarches si elles omettent la conscience et la connaissance de ce que nous sommes et de la manières dont les hiérarchies de dominances sont établies depuis toujours dans nos sociétés ?
Ce débat souvent présenté comme complexe et abstrait ( ) peut-il être occulté, confisqué alors que nous avons enfin la quasi-possibilité de communiquer de manière planétaire ? Peut-on renoncer à éviter ce que lhistoire nous apprend être la fin de tout cycle : la violence ?
Deux étapes semblent préalables à ce qui sera le « jeu démocratique » :
-la prise de conscience de nos déterminismes,
-la définition de priorités pour vivre en harmonie durablement.
Révolution, évolution ou les deux ?
Laborit a souvent évoqué lincapacité de changer la société rapidement et surtout durablement. Nombre de ses réflexions évoquaient les révolutions, changements rapides que tant de gens appellent de leurs vœux aujourd'hui :Se révolter, cest courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à lintérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la suppression du révolté par la généralité anormale qui se croit détentrice de la normalité. Il ne reste plus que la fuite.
Une révolution peut changer, par la violence, des rapports sociaux, mais si les individus entre lesquels ces nouveaux rapports s'établissent ne sont pas avertis de la façon dont fonctionnent les systèmes nerveux qui permettent de les établir, je pense, et "l'expérimentation", au cours des siècles l'a montré, que rien ne change. Les moyens qui permettent d'établir les dominances peuvent changer, mais les dominances persistent.
Une analogie pour illustrer ces propos pourrait être celle dun pendule qui bascule dune position extrême à lautre sans sarrêter à léquilibre faute davoir le temps de se stabiliser.
Cest peut-être en cela que de nombreuses théories présentent la croissance comme une force allant de lavant et atténuant leffet du balancier un peu comme accélérer permet darrêter un survirage en voiture. Encore faut-il avoir la capacité daccélérer, de « lessence dans le moteur », et un objectif commun clairement défini, mais par qui, en fonction de quels critères ?... On voit bien que cette option nest en rien compatible avec la démocratie telle quelle nous a toujours été présentée : comme un choix par touts et pour tous. Ces théoriciens de la croissance comme « management social » ont-ils réellement pour objectif le « bonheur » des citoyens ou plutôt la préservation dun système de dominance qui les met en bonne place ? Au passage, on notera que l'accès à ce niveau d'organisation est savamment contrôlé par ses propriétaires et réservé à ceux qui se soumettent à ce dogme à deux têtes (croissance/progrès).
Sommes-nous donc capables daccepter de faire une part du chemin sans en voir les bénéfices à léchelle de nos vies mais en sachant imaginer ce quils seront ou bien sommes-nous si impatients que nous avons besoin de ressentir le frisson du changement rapide en nous berçant dillusions ?
Le temps de la réflexion semble être la clef de cette question : dune part « ventre affamé na point doreille », réalité de nombreux individus sur notre terre, de lautre force est de constater que le « temps de cerveau disponible » de chacun est devenu proche de zéro. Travail, télévision, sport, etc. combien de temps consacrons-nous à comprendre les différents niveaux dorganisation auxquels nous appartenons sans arrière-pensée corporatiste ou communautaire ?
En ces temps de crise larvée, nous serions bien inspirés de mettre à profit ce qui nous reste de temps, de calme et de lucidité pour découvrir nos points communs afin dévoluer et ainsi réaliser une révolution durable. Nous défaire du conditionnement induit depuis des générations et menant à une organisation sociétale de dominance ne pourra se faire quà travers un processus individuel et collectif lent qui représente pour chacun de nous un combat permanent
Mais finalement, quelle révolution personnelle !